La chanson de la jolie môme

Tout se paume

Sous mon « poull » un soutif
faute à la pesanteur
tout s’écroule c’est le tarif
faut payer quand vient l’heure
j’étais belle, Saint-Michel
mais c’est loin Saint-Germain
et les mots du rebelle
m’allaient comme un écrin
C’est le soir pont des arts
et ça dort café de flore
à Paris sur scénar
le dialoguiste est mort
Tout se paume
À mon cou en collier
notr’ dame des p’tites soeurs
en dessous, c’est privé
y a des chaînes à mon cœur !
Des frou-frou sur la peau
comme un paquet cadeau
des baisers sans complexe
en accents circonflexe
Tout se paume !
Tout se paume
C’est pas le rimmel qui se barre
c’est la peau détendue
qui donne à mon regard
cet air de chien battu
Je faisais l’amour sans détour
à des poètes maudits
qui jusqu’au petit jour
épuisaient leur génie
Tout se paume
Tout se paume
En soixante j’me souviens
les hommes me filaient le train
j’étais muse à mes heures
pour un anar chanteur
J’étais fleur du printemps
me voilà chrysanthème
ma prairie à présent
plus personne n’y sème
Tout se paume !
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